vendredi 4 avril 2014

ACCIDENT DE LA ROUTE A TATAGUINE: 5 morts, plus de trente blessés graves

Un accident d’une rare violence s’est produit ce vendredi, à cinq heures trente minutes
Le bus renversé sur son coté gauche
du matin,  à  hauteur du village de Tataguine Sérère, sur l’axe Fatick Mbour. Le bus immatriculé DK : 0948 AE, s’est renversé, sur le côté gauche. Sur place, cinq morts ont été répertoriés, dont le conducteur et deux de ses apprentis. Une trentaine de blessés graves, qui ont été acheminés à l’hôpital régional de Fatick pour soins, ont été notés.

Le véhicule est parti de Vélingara, jeudi après-midi, à dix-sept heures en partance pour Dakar. Des témoignages recueillis sur place, des propos des occupants du bus, évoquent la thèse  humaine, car le chauffeur, âgé de moins de trente ans, dormait sur son volant, depuis Kaolack,  à des endroits. « Il est une fois sortis de la route et est retourné sur la voie  dans les secondes qui ont suivies », conte un occupant du bus, qui s’en est sorti indemne.

Lessapeurs-pompiers, alertés dans les premières minutes qui ont suivies l’accident, sont arrivés sur les lieux, environ quarante minutes après, selon, un témoin habitant du village où l’accident a eu lieu. A bord de plusieurs véhicules, ils se sont battus corps et âmes pour sauver le maximum de blessés, limités par le fait que le véhicule et tombé sur un arbre, à une trentaine de mètres de l’endroit où il a quitté la chaussée.

Des accompagnants qui ont aidé à acheminer les victimes à l’hôpital de Fatick, à bord de véhicules réquisitionnés par les secouristes, ont affirmé que les services des urgences  ont été surpris par l’ampleur des blessures et des traumatismes. L’hôpital, flambant neuf, est encore sous équipé, ce qui a expliqué le débordement des agents trouvés dans la structure, dont une femme qui montait la garde.

L’état d’endommagement du véhicule témoigne de la violence de l’accident qui est arrivé quand la majeure partie des passagers étaient dans les bras de Morphée. N’eut  été l’arbre sur lequel il s’est renversé, le bus aurait fait plusieurs tonneaux, ce qui accroîtrait le nombre de victimes. « Depuis notre départ, il roulait à vive allure », s’est indigné un rescapé, qui s’est en sorti avec des blessures moins gaves que la grande majorité. 

mardi 1 avril 2014

LUTTE CONTRE LA MENDICITE DES ENFANTS: Serigne Moustapha Mbacké invite l’Etat à sévir

La volonté de l’Etat de mettre fin à la mendicité des enfants dans le pays n’est pas une guerre contre l’Islam, ni contre quelqu’un, selon Serigne Moustapha Bassirou Mbacké
Sérigne Moustapha Bara Mbacké
. Il invite le Pouvoir à prendre des mesures contraignantes pour sortir les petits des griffes de leurs exploitants, quitte à les récupérer et les placer dans les Daaras classiques.

Par Mamadou Lamine BA

« Quand l’Etat interdit la mendicité, il ne s’attaque ni à la religion, ni à un maitre coranique. Il n’exige non plus de renvoyer les gens vers les zones rurales. C’est juste qu’il n’est plus acceptable et tolérable d’exploiter économiquement des enfants par des adultes sans scrupule. Nous ne sommes plus dans cette époque », a soutenu Serigne Moustapha Bassirou Mbacké.

Il appelle les ces maitres coraniques à chercher de quoi se nourrir et faire manger ces enfants sans les exploiter comme des esclaves. « J’invite l’Etat à prendre des mesures dissuasives et contraignantes pour revaloriser l’image du Sénégal. La majorité des maitres coraniques qui exploitent ces petits enfants sont des non sénégalais… Il y va de l’image de notre pays », a-t-il affirmé.

Pour lui, la maltraitance et l’exploitation d’un individu, qui plus est un gamin, sont  révolues. On peut enseigner sans peiner. « On ne peut pas éviter entièrement la fatigue parce le savoir ne s’acquiert pas dans la facilité. Le Coran est la parole de Dieu… L’inculquer à quelqu’un nécessite des efforts mais pas le soumettre à des conditions inhumaines et insupportables », a-t-il exprimé. 

Il propose la récupération des enfants utilisés par des maitres coraniques et leur placement dans les Daaras classiques. « A Cokki, à Touba, à Médina Baye, à Kossy, à Tayba Niasséne, à Tivaouane, à Médina Gounasse, au  Fouta, entre autres endroits où il y a de grandes écoles coraniques, les enfants ne sont pas soumis  à ces labeurs », a soutenu Serigne Moustapha Mbacké.  

Pour lui, s’installer dans la capitale, à tout prix, sans moyens ni logements, cache des ambitions. « Moi, j’ai appris dans la campagne. On cultivait les champs et on vivait de ce qu’on récoltait. Les travaux étaient bien répartis, en fonction de l’âge. Nous, par exemple, ne portions que l’eau aux champs. Les grands talibés cultivaient la terre », renseigne le Mbacké-Mbacké.

Les gens, à son avis, ne peuvent plus, surtout dans une ville comme Dakar, de voir souffrir des enfants.  « On peut, à la limite, demander une aide au gouvernement. Mais si tout le monde fait autant, ça ne pourra pas prospérer », avance t-il, tout en se démarquant des adultes qui « envoient des enfants quémander cent, deux cent francs à d’autres adultes dont certains ne se privent pas de les abuser ».

M. Mbacké a affirmé qu’il y a plusieurs façons de mendier, rappelant qu’on faisait mendier les petits talibés parce qu’il n’y avait pas assez à manger chez le maitre ou pour l’éduquer, afin qu’il ne se croît pas plus important que ses semblables… Ce que l’on constate à Dakar, à son avis, avec des enfants de moins de trois ans qui mendient  tous les jours, côtoyant des dangers, n’est pas acceptable. 

« La mendicité n’était pas pratiquée pour se remplir les poches. On demandait de quoi manger et on se le partageait dans la daara puis on retournait à nos tablettes pour apprendre…Je ne suis pas d’accord avec ça parce que Serigne Touba ne l’a pas fait et ne l’a jamais recommandé. Envoyer un enfant cherché de l’argent n’est pas une pratique tolérable », martèle M. Mbacké.

ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION: Espoirs et craintes d'un maire

Par Mamadou Lamine BA   
Mamadou Lamine Diédhiou, Maire de Yeumbeul Nord

Pour Mamadou Lamine Diédhiou, la conception de l’acte III de la décentralisation est une très bonne chose, parce qu’il va renforcer les collectivités locales, notamment les communes d’arrondissement qui deviendront des communes de plein exercice. « J’ai fait quelques pays à travers le monde dans différents continents et j’ai rencontré beaucoup de maires. Quand on compare le mode de fonctionnement de ces collectivités et cet acte, on comprend qu’il a des avantages pour nous », apprécie t-il.

Il en veut pour exemple la commune de Yeumbeul Nord où pratiquement toutes les grandes recettes issues des collectes de taxes sont reversées à la ville de Dakar. « Nous n’avons presque rien à la base.  Sans recettes fiscales, nous fonctionnons difficilement. En plus de cela, nous n’avons pas de pouvoirs réels localement », déplore t-il.

Il veut une définition claire leurs tâches dans l’éducation, dans l’environnement et dans la santé, entre autre compétences transférées aux collectivités locales. « Il faut aussi qu’on ait plus de moyens pour nos engagements. Par exemple, pour construire un centre de santé, il me faut l’autorisation du ministère de la santé et quand on en demande, il faut patienter entre six mois et un an avant d’avoir une réponse », fustige t-il.  

Il ne comprend, cependant pas, le silence qui entoure l’acte 3 de la décentralisation.  « Il n’y a pas de communication. Je suis inquiet qu’à trois mois des élections, nous maires et les populations à la base ne sommes pas assez informés. Nous ne maitrisons pas le contenu de l’acte 3 de la décentralisation. A mon avis, l’électeur qui se rend au bureau de vote est susceptible de savoir ce pour quoi il va voter », argue t-il.

Selon le maire de Yeumbeul Nord, « ça discute à un niveau élevé, entre intellectuels et décideurs. Les sénégalais lambdas n’en savent rien », contrairement à l’acte 2 de la décentralisation où l’Etat avait multiplié des cassettes dans presque toutes les langues du pays et distribué à tout le monde. C’était bien expliqué et ça avait marché. Mais là ce n’est pas encore le cas », juge t-il.

Il dit attendre la même chose ou plus. « Aujourd’hui il y a plus de radio dans le pays, dans le pays même dans les zones le plus reculées. Et les citoyens ont besoin de savoir ce qui est dans l’acte 3 de la décentralisation, ce que ça l’apporte et son niveau de responsabilité. Si on va aux locales dans cette situation, on va à une élection très nébuleuse », craint Mamadou Lamine Diédhiou.