Pour Mamadou Lamine Diédhiou, la conception de
l’acte III de la décentralisation est une très bonne chose, parce qu’il va
renforcer les collectivités locales, notamment les communes d’arrondissement
qui deviendront des communes de plein exercice. « J’ai fait quelques pays
à travers le monde dans différents continents et j’ai rencontré beaucoup de
maires. Quand on compare le mode de fonctionnement de ces collectivités et cet
acte, on comprend qu’il a des avantages pour nous », apprécie t-il.
Il en veut pour exemple la commune de Yeumbeul Nord
où pratiquement toutes les grandes recettes issues des collectes de taxes sont
reversées à la ville de Dakar. « Nous n’avons presque rien à la base. Sans recettes fiscales, nous fonctionnons difficilement.
En plus de cela, nous n’avons pas de pouvoirs réels localement », déplore
t-il.
Il veut une définition claire leurs tâches dans
l’éducation, dans l’environnement et dans la santé, entre autre compétences
transférées aux collectivités locales. « Il faut aussi qu’on ait plus de
moyens pour nos engagements. Par exemple, pour construire un centre de santé,
il me faut l’autorisation du ministère de la santé et quand on en demande, il
faut patienter entre six mois et un an avant d’avoir une réponse »,
fustige t-il.
Il ne comprend, cependant pas, le silence qui entoure
l’acte 3 de la décentralisation. « Il
n’y a pas de communication. Je suis inquiet qu’à trois mois des élections, nous
maires et les populations à la base ne sommes pas assez informés. Nous ne maitrisons
pas le contenu de l’acte 3 de la décentralisation. A mon avis, l’électeur
qui se rend au bureau de vote est susceptible de savoir ce pour quoi il va
voter », argue t-il.
Selon le maire de Yeumbeul Nord, « ça discute
à un niveau élevé, entre intellectuels et décideurs. Les sénégalais lambdas
n’en savent rien », contrairement à l’acte 2 de la décentralisation où l’Etat
avait multiplié des cassettes dans presque toutes les langues du pays et
distribué à tout le monde. C’était bien expliqué et ça avait marché. Mais là ce
n’est pas encore le cas », juge t-il.
Il dit attendre la même chose ou plus. « Aujourd’hui
il y a plus de radio dans le pays, dans le pays même dans les zones le plus
reculées. Et les citoyens ont besoin de savoir ce qui est dans l’acte 3 de la
décentralisation, ce que ça l’apporte et son niveau de responsabilité. Si on va
aux locales dans cette situation, on va à une élection très nébuleuse »,
craint Mamadou Lamine Diédhiou.
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