mardi 11 mars 2014

EVRA DANFA: "C'est au CM1 que j'ai été motivé"

Par Mamadou Lamine BA  
Evra Céléstin Danfa

Evra Célestin Danfa, est étudiant albinos, en master au département d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Son parcours n’a pas été de repos pour lui. Il s’est battu corps et âme pour en arriver là, même s’il vit ce qui peut être un handicap, au quotidien.

Pour lui la vie est une formation sociale continue. « Les difficultés ont commencé à l’élémentaire et se sont poursuivis au collège, jusqu’au lycée. Les réalités, il faut les vivre pour les appréhender au juste. Même pour une personne sans, apparemment de défauts, rencontre des ennuis, alors imaginez un albinos », témoigne l’enfant de Ziguinchor.

Il reconnait que son cursus a été difficile. « J’avais des problèmes pour regarder le tableau et reconnaitre les écritures.  On a un problème de vision qui nous empêche de voir correctement. Alors pur m’en sortir, des maitres et des professeurs m’ont appuyé. J’en ai profité et aujourd’hui je suis là », se réjoui t-il.

Mais au fur et à mesure qu’il avançait, d’autres réalités sont apparues. Il a fallu faire appel à la volonté, l’abnégation dans l’amour des études, le soutien moral et psychologique des parents et certains amis.

Celui qui m’a le plus marqué, c’est M. Badji, quand je faisais la classe de CM1. Il me prêtait sa fiche de cours afin que je puisse recopier la leçon. Ça m’a beaucoup aidé et encouragé. Son geste m’évitait les déplacements vers le devant de la classe pour recopier.

A l’université, c’est moins complique car les professeurs n’écrivent pas les leçons au tableau. Ils expliquent et nous écrivons ce que nous entendons. Avec la bibliographie, nous allons à la bibliothèque pour faire nos recherches. Il ambitionne de décrocher son doctorat.

Parallèlement, Evra suit une formation en gestion des entreprises car pour l’Histoire, les débouchés sont limités. En attendant que les idées soient claires dans sa tête, il l’a rempli autant que possible. « Les projets viendront d’elles mêmes ».

Célestin écoute le zouk, le Cabo love et le rap. Son plat préféré est le « mafé et suppu kandjé ». Il n’est pas trop coureur de jupon, mais il a deux copines à sa corde. Juste des compagnons, rigole t-il. Il ne craint pas de clash parce qu’il sait comment les gérer. Et si une d’entre elle cherche un autre copain, il saura que c’est sa liberté.  

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