samedi 8 mars 2014

SUPPRESSION DE L’EXPORTATION DE LA FERRAILLE: Les acteurs disent non au renouvellement de la mesure

Par Mamadou Lamine BA 
Ferrailleurs

Les membres du syndicat national des ferrailleurs, brocanteurs et recycleurs du Sénégal (Snfbrs/Cnts) ont marché, la quatrième fois, hier, de la place de l’obélisque à la Rts, pour dire non à la reconduction de l’interdiction de l’exportation. « Déjà soixante dix mille  (70.000) emplois sont perdus. Si la mesure est renouvelée, c’est notre mort signée », a avertit Moustapha Kane, secrétaire général du syndicat.

« Nous vivons et faisons de la ferraille. C’est la source de financement de l’éducation de nos enfants, la prise en charge sanitaire de nos familles et la satisfaction d’autres besoins », a exprimé M. Kane. Il informe que depuis neuf mois, 2 Mai 2013, ils survivent parce qu’ils ne travaillent presque pas. « L’Etat a donné le monopole à un Chinois qui n’a qu’une fonderie », a-t-il dit.

Les protestataires, venus de toutes les régions du Sénégal et même de certains départements, disent ne plus se reconnaitre dans leur pays. « L’Etat devait nous protéger et non nous humilier… S’il nous entend, tant mieux, sinon, nous allons nous exprimer autrement », a-t-il avertit, soutenant que si eux ne travaillent pas, la Société de Métallurgie Africaine (Someta) va fermer ses portes aussi.

M. Kane a dit qu’ils produisent, d’habitude, vingt et un mille (21.000) tonnes par mois, là où la Someta n’a besoin que de trois mille (30.000) tonnes mensuel. Résultat : le marché est inondé. « Nous vivons une mévente de laquelle la société profite, pour nous exploiter. Ils prennent le fer et nous donnent rendez-vous 21 jours après, pour aller chercher notre argent », a-t-il déclaré.

Les ferrailleurs demandent au chef de l’Etat de libéraliser le secteur afin que les milliers de jeunes et de personnes âgées qui en vivaient puissent retrouver leur dignité et assurer celle de leurs familles. Diabaye Gningue, soixante six ans, qui est venu de Bambéye, assimile le renouvellement de la mesure à du lait frais versé par terre, dans l’espoir d’obtenir du lait caillé.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire