jeudi 27 février 2014

KABA DIAWARA: « La Guinée est gérée de manière clanique »

Parti, malgré lui, de son pays natal, Kaba Diawara,
Kaba Diawara
ex refugié politique Guinéen dénonce, au Sénégal, la gestion de la République de Guinée. Il s’active aujourd’hui à changer les mentalités et s’unir autour de cohésion nationale.

Propos recueillis par Mamadou Lamine BA

Quelle est la raison de votre venue au Sénégal ?

J’étais membre du bureau exécutif de la Coordination des Etudiants de Kankan (Cek), la plus grande des structures d’étudiants en Guinée. Entre 2000 et 2003, nous avons organisé plusieurs manifestations pour l’amélioration de nos conditions de vie et d’études. L’Etat, à l’époque, a réagi de manière très violente. Il a radié tous les dirigeants des mouvements dans les universités Guinéennes et a nous a mis en prison pendant un mois.

Comment avez-vous quitté le pays, alors ?

Nous avons été extirpés par des diplomates des Etats-Unis et de l’Allemagne, soucieux de la démocratie et de la liberté. Ce sont eux qui nous ont soutenu et organisé notre voyage vers le Sénégal en 2003. J’ai déposé une demande  d’asile politique que le gouvernement sénégalais m’a accordé. Actuellement, j’ai renoncé à l’asile et je me consacre au bien-être des Guinées au Sénégal.

Que faites-vous exactement ?

Je m’engage dans des mouvements associatifs et organisations de Guinéens, surtout en politique, pour apporter un plus dans la démocratisation du pays. Depuis l’indépendance, jusqu’à nos jours, la Guinée est gérée de manière clanique. Ça l’a été tout le temps. La connotation ethnique et régionaliste qui y est plis forte que le sentiment citoyen. C’est ce qui perdu Cellou Dalein Diallo, lors des élections présidentielles. Il y a eu trois régions naturelles qui ont voté contre lui, sur les quatre.

Quel est votre stratégie ?

Nous travaillons à dire à nos compatriotes, que toutes les guinées sont notre même Guinée. Nous les disons que nous devons mettre fin à aux considérations ethniques et régionalistes et nous donner les mains, travailler ensemble pour la seule raison de développer notre pays. Nous travaillons à mettre un homme crédible et consensuel à la tête du pays afin de le changer.

Quel est cet homme ?

Il s’appelle Amadou Oury Diallo dit « Diallo Sadakaaji ». À travers lui, nous voulons mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut pour sortir le pays de sa léthargie, depuis 1958.

Quel type de Guinéen voulez-vous construire ?

Il faut une nouvelle mentalité en Guinée. Une mentalité citoyenne. Il y a vingt sept groupes ethniques dans ce pays. Mais chacun s’identifie à travers son ethnie ou sa région et donne priorité à son groupe. A ce rythme, le pays trainera encore pour des décennies. Mais si tout le monde met en avance le pays, ensemble, on avancera tous. Il faut penser et privilégier la Guinée, uniquement la guinée et tout le monde s’y sentira bien. Parce que c’est ce qui nous lie tous. 

COHESION NATIONALE: Des Guinéens veulent tester le label Sénégal chez eux

Par Mamadou Lamine BA 
Carte de la République de Guinée

L’association Sénégalo-guinéenne et Guinéens, qui regroupe des citoyens sénégalais d’origine guinéenne et des ressortissants Guinées, veulent tester le modèle de dialogue social et de cohésion nationale sénégalais dans leur pays, pour raffermir les liens entre les enfants de ce pays voisin, où la division interethnique et régionale plombe la stabilité et menace la paix.

Ils souhaitent s’inspirer de la manière dont les ethnies sénégalaises cohabitent dans la paix pour mettre fin à la division en Guinée Conakry. « Chez nous, Peulhs et malinkés se regardent en ennemis jurés, et la moindre opportunité est saisie par les uns ou les autres pour verser dans la violence verbale, morale, psychologique ou tout simplement physique », a évoqué un membre.

Au Sénégal, selon lui, des ethnies ont tissé un lien social qui favorise la cohésion nationale. Il convoque la cousinerie à plaisanterie entre Peuls et Diols, Diolas et Sérères, Sérères et Diolas ou entre Balantes et Peuls. « J’ai été témoin d’une scène qui m’a marqué. Un sérère se chamaillait avec un individu. Quand un Peul l’a demandé d’arrêter, dans la plaisanterie, il s’est rangé ». 

Sur le plan social, selon Mamadou Yacine Diallo, des ressortissants Guinéens tombent souvent malades et sont obligés de quémander pour se soigner, alors qu’il a des parents ici. Nous voulons œuvrer pour changer les mentalités. Nous allons donc, copier ce qui se fait au Sénégal, en termes d’organisation sociale, pour éviter certaines situations sociales », dixit M. Diallo. 

Le nombre de Guinéens au Sénégal et leur force économique et sociale, selon lui, ne reflète pas le vécu des membres de cette forte communauté au Sénégal. Ils vont s’afficher, adopter des comportements citoyens en commençant par identifier les problèmes qui gangrènent leur communautés. Une des causes, la fragilité des couples, a été ciblée et fera l’objet de sensibilisation.

Ces Guinéens d’origine et de nationalité veulent aussi et créer des structures de micro-finance pour accompagner les efforts des femmes vendeuses et insérer plus facilement les jeunes qui arrivent fraîchement de leurs pays, à la recherche de travail. Ils ne veulent plus voir un jeune qui est venu par espoir, au Sénégal, retourner. « Ce sera un échec pour nous les natifs d’ici ». 

lundi 24 février 2014

GUINEE CONAKRY: Une Alliance annoncée pour changer le pays

Par Mamadou Lamine BA   
Carte de la république de Guinée

Des Guinéens établis au Sénégal vont mettre sur les fonds baptismaux, à Dakar, le Mouvement des Guinéens du Sénégal (Moguisen), pour « l’instauration d’un Etat de droit et d’une démocratie réelle en Guinée Conakry, dans la paix, l’unité et la réconciliation ». Pour cela, ils se sont rangés derrière Amadou Oury Diallo, alias « Diallo Sadakaaji (Diallo charités) », leur espoir pour le changement.

« Cette initiative s’inscrit dans le souci du développement de notre pays. La Guinée est restée cinquante cinq (55) ans enterrée. C’est des jeux de passe-passe entre anciens premiers ministres et anciens ministres qui se succèdent au pouvoir. Nous les jeunes ne voyons rien dans l’horizon. L’opposition n’existe pas en Guinée », déclare Augustin F. Mara, président du comité de pilotage du mouvement.  

Compte tenu de toutes ces remarques, ils se sont engagés à réunir tous les Guinéens et « effacer les différences ethniques, régionales et les mettre dans un même panier et faire la proposition à M. Diallo, qui veut se lancer dans la politique », ajoute t-il, convoquant « sa crédibilité, sa générosité et sa capacité de faire développer son pays ».   

« Il porte notre espoir et nous sommes tous derrière lui, pour cristalliser notre objectif commun », lit-on dans un document rendu publique…Pour  y arriver,  ils appellent à « taire leur division interne et à renforcer ce qui les unit ; leur patrie : la Guinée. Ils veulent « reprendre le combat, avec tous les démocrates, afin de se donner une nouvelle chance à leur pays».

Il est temps, selon lui, de diriger les politiques au lieu de se faire diriger par ces derniers, ce qui n’a jusque là, rien apporter à leur pays. « Désormais, c’est nous allons mobiliser les politiciens et non eux pour nous mobiliser derrière eux.

« Dressons une grande alliance républicaine qui unisse toutes les organisations non fanatiques et non ethniques pour la conquête du pouvoir. Intensifions, avec une nouvelle approche, le travail de sensibilisation de nos diverses communautés ainsi que de la de celle internationale », appelle le même document, par la voix de El hadj Hamidou Diallo, porte parole du mouvement.

Les membres de la structure vont rassembler des partis politiques, des syndicats, et autres organisations de la société civile, qui le veulent, afin de trouver « une passerelle pour une direction politique unifiée de toute cette pléiade d’organisations ». Leur existence est importante par ce que « chacune va apporter sa part de briques dans la construction d’une nouvelle Guinée ».

La formation politique de leur mentor, espèrent-ils,  devra être le nouvel vecteur qui fera naître l’espoir de démocratie, de justice et de paix » dans ce qu’ils qualifient de « scandale géologique », la Guinée Conakry. Ensemble, « dans la prière, la paix, le pardon et la prospérité, nous rendrons notre peuple, le peuple Guinéens, dans toutes ses composantes, uni, solidaire et indivisible ».   


Le dimanche prochain, ils tiendront leur assemblée constitutive dans le but de former la direction du mouvement qui est ouvert à tous les Guinéens sans distinction de région natale, d’ethnie ou de religion.  Ils appellent à militer pour la « réconciliation, le développement » et lutter, pacifiquement, pour une meilleure Guinée où ses enfants seront unis et prospères.  

mercredi 19 février 2014

CASAMANCE: Comment l’Etat a mis le feu par l’étincelle du foncier ?

Le conflit armé en Casamance a été au menu du carrefour d’actualité
Casamance
au Cesti ce mercredi sur le thème « Conflits fonciers et la crise politique : aux origines d’un conflit armé ». L’étincelle de la spoliation foncière, allumée par l’Etat du Sénégal, la négation culturelle et la répression brutale pour étouffer la « fronde », ont été à la base de l’éclatement du conflit armé.  

Par Mamadou Lamine BA

« L’Etat du Sénégal, au nom de la loi sur le domaine national, a confisqué des terres des autochtones par les fonctionnaires, les maires, les administrateurs et les a affectés à des personnes étrangères de la région.  Ça a été une tournure particulière, notamment dans les zones littérales (Cap Skirring) et les périphéries de Ziguinchor  où la situation s’est  empirée », a expliqué Jean-Claude Marut.

« Les populations qui avaient l’habitude de gérer leurs terres, se sont mobilisées contre les pertes de leurs vergers, plantations et des palmeraies. Elles ont été choqué par la confiscation qui s’est faite sans concertation ni indemnisation des terres, donnés à des étrangers, au plus offrant, sur la base du clientélisme politique, de la corruption », a révélé le chercheur.  

« La perception péjorative de la tradition en Casamance, considérée comme archaïste par l’Etat du Sénégal, sa négation et la  répression brutale pour étouffer touts fronde interne qui sont  à l’origine du conflit armé en terre casamançaise », a, en substance justifié  le conférencier et chercheur au Centre National de Recherche Scientifique (Cnrs), à Paris.

Tout le monde, selon le conférencier, Chrétiens comme Musulmans, surtout, se sont opposés à la pratique. L’Etat a réprimé les protestataires. « Ce traitement brutal a été très mal vécu. Ça a renforcé ce sentiment de spoliation encouragé par l’administration. La répression a exacerbé  les populations locales qui se sont senties violées et menacées.

C’est la brutalité a mené à la mobilisation, par des pétitions, marches, puis à l’étape suivante : la violence par des destructions et incendies de bâtiments… Les départs vers Dakar se ralentissent et les jeunes reviennent au moment où de nombreux nordistes s’y rendent aussi pour des perspectives d’enrichissement avec l’encouragement de l’Etat », fait savoir Jean-Claude Marut.

Le Sénégal a voulu arracher la Casamance aux Casamançais

Pour l’Etat, le commerce, la mer, la terre vont rapporter des recettes fiscales, ce qui va accroître la tension. « Nous étions devenus des étrangers à la Casamance avec le soutien des autorités locales. Toutes nos plantations les revenaient. Ce qui n’est pas possible si nous nous rendons chez eux. Le Sénégal a voulu arracher la Casamance aux Casamançais ».

La réponse de l’Etat a été trop brutale face à la marche pacifique par des violences et des arrestations préventives en Casamance et à Dakar où des gens étaient soupçonnés. Les gendarmes ont tiré dans la foule sans armes à Ziguinchor. La liberté d’expression mise en cause. Les rescapés de cette violence vont se reconstituer dans les périphéries de la ville et vont mener les premiers combats.

De nouveaux risques existent

Aujourd’hui, ce qui s’était passé à Ziguinchor se répètent dans d’autres villes comme Bignona, Oussouye. Il y a le retour des déplacés qui avaient quitté à cause du conflit dans une centaine de village. Soixante mille (60.000) personnes qui vivaient le long de frontière de la Guinée Bissau. Mais, Les autorités sont plus prudentes en avançant avec beaucoup de précautions.

L’autre risque vient du fait que les gens qui vivaient dans un village comme Niassya, ont abandonné leurs terres pour se refugier à Ziguinchor. Les Bissau-guinéens sont venus, à leur tour, pour des raisons sécuritaires, s’installer dans ces villages et exploitent leurs terres. Le retour des déplacés, qui réclament leurs terres, est donc une autre source de conflit en gestation.

Dans la région de Ziguinchor, notamment dans le Cassa et le nord de Bignona, il existe des gisements de zircon. « L’Etat a cédé les droits d prospection à des canadiens. Si cette exploitation voit jour, c’est toute la zone côtière qui sera bouleversée dans le domaine environnemental. Déjà, des groupes de rebelles agitent la question et s’y opposent.

La déforestation en cours en Casamance : en basse Casamance, le tapis verdoyé  est en voie de disparition. Pour acheter la paix, l’Etat a laissé des ex rebelles exploiter la forêt de manière abusive même si « ça fait vivre les jeunes (dans les scieries) qui n’ont pas d’emplois », car « Il n y a pas de débouché pour les jeunes de la Casamance », déplore M. Marut.  


Pour lui, le conflit foncier, le choix politiques qui ont amené vers celui armé n’est pas éteint avec la non prise en compte de la dimension politique de la tradition en Casamance. « L’Etat a voulu instrumentaliser la capacité de la tradition locale pour l’appliquer à la résolution du conflit. Pour un conflit nationaliste, c’est une fausse route ». 

jeudi 13 février 2014

BAISSE DU LOYER: Ce que les sénégalaises attendent des hommes

Par Mamadou Lamine BA   
Sénégalaises

La baisse du prix des loyers, entrée en vigueur depuis le 31 janvier 2014, est bien appréciée par les sénégalaises, « si elle fait objet d’un bon usage », selon certaines filles et femmes interrogées sur le sujet. D’aucunes suggèrent l’augmentation des dépenses quotidiennes tandis que d’autres conseillent aux hommes d’éviter de s’amuser avec les nouvelles petites économies.

Pour Oummou Salamata Diallo, ménagère, cet argent ne doit pas servir à « meubler un deuxième bureau » ou prendre une seconde, troisième ou quatrième épouse. « Je veux cet argent serve à prendre en charge correctement les besoins des membres de la famille et non songer à l’élargir », a-t-elle indiqué, non sans ajouter que la vie est dure et qu’il ne faut pas rater une telle occasion.

Oummou Khairy Ndiaye, vendeuse de cosmétique et de produits d’arts féminins à la Médina, veut que les hommes profitent de cette opportunité. « Pour nous les filles célibataires, c’est un motif d’espoir. Ça permettra aux garçons d’avoir du courage pour épouser les filles. Car désormais la cherté du loyer, surtout à Dakar, ne peux plus être un prétexte pour les hommes de ne pas se marier »,  confie t-elle.


Marie Diatta, gargotière, elle, fait dans la morale. « Si les hommes veulent la paix dans leurs ménages, dans leurs cœurs et dans l’au-delà, ils n’ont qu’à s’occuper de leurs familles », avertit-elle. A son avis, les hommes doivent tirer avantage de cette mesure pour soulager leurs épouses de certains poids dans le foyer et non en rajouter. 

mercredi 12 février 2014

DEMOCRATIE PARTICIPATIVE: Abdou Karim Fofana pour l’intégration des communautés

Par Mamadou Lamine BA

Abdou Karim Fofana, responsable politique et candidat de l’APR (au pouvoir)
Abdou Karim Fofana
dans la commune de Fann, Point E et Amitié a émit, dimanche, son souhait de voir les communautés intégrées et actives dans notre pays, figurer  sur les listes électorales. Il s’exprimait lors des journées culturelles de l’Association Sénégalo-Guinéenne et Guinéens, au nom de la présidence.

« Aujourd’hui on parle de parité. Mais à mon avis, il faudrait également une mesure qui permettent à ces sénégalais qui sont d’une autre origine de s’intégrer dans nos listes électorales et qu’on les associe dans la gestion. Nous avons là une communauté à accompagner et à intégrer dans toutes nos actions quotidiennes », at-il soutenu, au centre culturel Blaise Senghor.

Il a salué la démarche qui, selon lui, n’est pas inédite mais a quelque chose de particulier. « La communauté Guinéenne, précisément Peulh, est ancrée dans son pays d’accueil (le Sénégal) et en est une partie prenante. Elle est très présente dans son pays d’origine aussi (Guinée Conakry). C’est une structure sénégalo-guinéenne qui a sa part dans ce pays », a-t-il dit.  

Il dit apprécier leur présence active et leur exemplarité, à trois niveaux. « Ils participent à l’effort économique nationale, ils font preuve de patriotisme actif et ils représentent dignement leur pays au Sénégal. Enfin ils se caractérisant par une discipline, par un respect et par une abnégation par l’ardeur et l’amour  dans leurs activités », a-t-il ajouté.

Pour toutes ces raisons, dit-il, « nous devons les rendre cet hommage qu’ils méritent et les accorder cette place qu’ils méritent dans le Sénégal d’aujourd’hui. Ils sont dans nos habitations, dans nos administrations, dans nos banques ; ils tiennent les boutiques et des cantines dans les marchés mais aussi les fruits, sans mentionner les petits travaux que certains négligent », note t-il.

mardi 11 février 2014

SANDJIBA MANE: « Y’en a marre de mourir en donnant la vie »

Les femmes du village de Bantandiang disent basta à la mort en donnant la vie dans
Sandjiba Mané
leur village. Elle souhaite des routes pour « évacuer les femmes en travail et leurs productions agricoles.

Par Mamadou Lamine BA

Les femmes du village de Bantandiang, dans la communauté rurale de Kolibantang, dans le département de Goudomp, en ont assez de perdre la vie en en donnant. « Y’en a marre de mourir en donnant la vie », a crié, dimanche à Dakar, Sandjiba Mané, originaire de cette bourgade du Pakao. « Nous les femmes sommes les principales victimes de notre enclavement », a-t-elle déploré.

La case de santé n’existe que de nom chez elle. Quand elles sont en travail avant accouchement, a-t-elle laissé entendre, les femmes sont transportées par des charrettes tirées par des ânes ou chevaux. « Nous sommes toutes en sursis…Nous enregistrons des pertes de vies chaque année chez les femmes enceintes », a avancé M. Sané.

« Nous produisons de tomates, du  gombo, du piment, de la patate douce. Nous sommes aussi dans la riziculture. Mais nous avons des difficultés d’écoulement de notre production. Le marché hebdomadaire de Saré Yoba, les jeudis, n’est pas si loin mais nous sommes obligés de contourner à une centaine de kilomètre. Ça à découragé beaucoup de productrices », a-t-elle regretté.

Elle souhaite le raccordement de son village au programme des pistes de production afin qu’elles bénéficient des retombées de leurs travaux champêtres et maraichers… « Les chauffeurs qui nous conduisent pendant le Gammou (cérémonie religieuse annelle) refusent de nous reconduire l’année suivante, à cause du mauvais état de la route qui y mène », révèle t-elle.

Sandjiba Mané veut surtout que l’Etat leur vient en aide avec des matériaux de mécanisation de l’agriculture pour développer leurs activités. « Nous voulons des machines pour faciliter nos travaux et accroitre nos rendements annuels dans nos champs et jardins », a-t-elle souhaité. 

vendredi 7 février 2014

SOLIDARITE NATIONALE: 41.000 ménages ont reçu à ce jour 1.025.000.000 FCFA

Mansour Faye
Mansour Faye
a déclaré, lundi, que 82% des objectifs de la première phase des bourses familiales ont été atteints, annonçant le lancement de la seconde. Il attend que BBY entérine sa candidature pour redonner à Saint Louis son lustre d’antan.

Par Mamadou Lamine BA

Le délégué général de la solidarité nationale, Mansour Faye,  a déclaré, à Saint Louis, ce lundi, que 41.000 ménages ont reçu chacun la somme de 25.000 francs, soit 1.025.000.000 de FCFA. « On a quatre vingt deux pour cent (82%) de transfert. C’est un taux très satisfaisant », s’est t-il réjoui. Il a annoncé que la deuxième tranche sera lancée la semaine prochaine.

Sur sa supposée candidature pour la mairie de Saint Louis, il répond que cette question ne s’est pas encore posée. « Nous travaillons dans une dynamique de coalition et nous attendons qu’elle se prononce là-dessus ». Si celle-ci avalise sa candidature, M. Faye veut s’attaquer à la problématique de l’environnement dans sa ville.

« La question environnementale est une préoccupation quotidienne. La coalition Bennoo Bokk Yaakaar va s’atteler à donner à Saint Louis sa lustre d’antan. Une ville propre, attractive, une ville où nous allons accompagner le développement. Au-delà de ses aspects touristiques, elle a toujours été une cité de développement », a-t-il dit.

« Ressusciter la richesse culturelle de Saint Louis »

« Nous allons combiner les potentiels agricole, touristique et halieutique pour faire de Saint Louis une ville sur la voie de l’émergence », s’est il engagé.  Sur le plan culturel, il compte conserver la belle image de la ville. « Cette ville fut la capitale de l’Afrique occidentale française (AOF). Nous allons ressusciter cette richesse pour attirer autant de touristes que possible », a-t-il promis.  

Sur la situation politique dans la capitale du nord, concernant le parti au pouvoir, le responsable de l’Apr affirme qu’il se porte très bien et que tout se passe bien au sein de sa formation. « Dans les grands partis, il y a toujours quelques petits problèmes mais globalement nous travaillons ensemble,  dans la création de valeur ajoutée pour notre ville », a-t-il exprimé.   

TRAFIC FERROVIAIRE: La reprise avant fin 2014

Par Mamadou Lamine BA

La Présidente du Conseil d’Administration du petit train bleu, Seynabou Ndiégéne,
Seynabou Ndiéguéne, Pca petit train bleu
a annoncé, samedi à Thiès (ouest) la reprise prochaine des rotations. « D’ici la fin de l’année,  le trafic ferroviaire va reprendre.  Nous attendons les conclusions d’une mission d’étude, récemment envoyée à Saint Louis pour démarrer les travaux de réhabilitation des voies et la reprises des emprises », a t-elle déclaré.

Elle a fait savoir que le train va desservir Touba et Tivaouane et qu’elle veut  aussi ouvrir d’autres dessertes avec le petit train de la banlieue. « Il y a eu cette année un conseil interministériel sur le chemin de fer et un conseil des ministres avec des directives du chef de l’Etat. Nous sommes en train de les mettre en œuvre, dont la reprise de la grande gare de Dakar », a-t-elle dit.

Mme Ndiégéne a laissé entendre qu’elle a hérité d’une  société dans une situation catastrophique voire exempte. « Et depuis l’avènement de Macky Sall nous essayons de la redresser. Car un véritable développement ne peut pas se faire, au Sénégal, sans un transport ferroviaire permanent », a-t-elle soutenu. Elle s’exprimait en marge d’une cérémonie de remise de notifications de financements aux femmes de Thiès. 

CORRUPTION: Vers un e-contrôle des agents vérueux

Par Mamadou Lamine BA    
Corruption

Les services informatiques de l’Etat du Sénégal travaillent à rapprocher le citoyen à l’administration. « Nous sommes en phase finale de la nouvelle version du site internet www.demarches.gouv.sn pour amoindrir les déplacements des citoyens désireux d’obtenir certaines informations », a soutenu Mayoro Diagne, directeur des études et de l’ingénierie de l’Adie, ce mardi.

A travers ce portail, les autorités, selon M. Diagne, veulent créer un environnement sain des affaires au Sénégal.  Il informe qu’ils sont en finalisation des dossiers sur les autorisations de construire avant de le lancer, en ce février. « Il y aura aussi un espace e-citoyen. Ils pourront y trouver des réponses concrètes sur les démarches les plus courantes, thématisées et même sous-thématisées », annonce t-il.

L’outil comporte des formulaires, des textes de références, des lois et règlements sur divers domaines, en plus des annuaires de services. « Ces télé-procédures visent à dématérialiser les démarches et combattre les pratiques de corruptions dans l’administration. Un citoyen peut imprimer un formulaire et le faire traiter par un agent si ce dernier lui dit qu’il n’en dispose plus », renseigne t-il.

Les sénégalais peuvent, pour améliorer une procédure administrative, proposer des idées. Ils ont également la possibilité de signer des pétitions en ligne pour dénoncer une pratique illégale. « Pour une autorisation de construire par exemple, la date est de 45 jours maximum. Mais il y a des gens qui en courent derrière pendant 6 mois là où d’autres en disposent en une semaine. C’est à dénoncer ».

AUDIT: Des autorités ont versé des agents dans le panier jaune et rouge

Les audits physiques et biométriques livrent petit à petit des secrets.
Audit
De source informatique proche du dossier, certains cadres sont à l’origine du versement de quelques travailleurs dans les paniers à problèmes.

Par Mamadou Lamine BA

« Il n y a pas eu d’erreurs ni  de fautes. Des autorités ont demandé à que qu’une catégorie d’agents soie versé exprès dans le panier jaune et rouge. Portant c’était des gens qui étaient réguliers. Ce sont des pratiques de l’administration qui ne sont pas orthodoxes », a révélé une source informatique.  Il ajoute qu’ils ont fait muter des agents du panier jaune vers le jaune, du vert vers le jaune et du jaune vers le rouge. 

Il en veut pour exemple les enseignants des foyers religieux (les fonctionnaires exerçant dans les Daras et les écoles privées islamiques). « Même s’ils étaient réguliers au moment des audits, ils étaient envoyés à la  billetterie... On les demandait d’apporter des justificatifs comme tous les autres fonctionnaires plus un document appelé certificat de non salaire de l’école locale », explique t-il. 

Après les audits, explique notre source, le chef d’équipe apporte des commentaires. « Pendant ce temps, il n’y avait pas véritablement d’audit. On ne demandait pas les mêmes documents qu’on exige présentement… Quand on arrivait dans une localité, on demandait au chef de l’établissement de nous fournir la liste des éléments de son école et de mettre une signature derrière le document », poursuit-il.

D’ajouter que c’est sur cette base qu’ils demandaient à l’enseignant d’apporter son bulletin de salaire, avec deux autres documents, pour vérification. « C’est suite à ça qu’on enrôlait et on versait l’agent dans le panier vert... Pendant cette phase, le chef d’équipe apporte des observations. Des directeurs de ressources humaines sont venus retravailler ces informations », renseigne t-il.