jeudi 27 février 2014

KABA DIAWARA: « La Guinée est gérée de manière clanique »

Parti, malgré lui, de son pays natal, Kaba Diawara,
Kaba Diawara
ex refugié politique Guinéen dénonce, au Sénégal, la gestion de la République de Guinée. Il s’active aujourd’hui à changer les mentalités et s’unir autour de cohésion nationale.

Propos recueillis par Mamadou Lamine BA

Quelle est la raison de votre venue au Sénégal ?

J’étais membre du bureau exécutif de la Coordination des Etudiants de Kankan (Cek), la plus grande des structures d’étudiants en Guinée. Entre 2000 et 2003, nous avons organisé plusieurs manifestations pour l’amélioration de nos conditions de vie et d’études. L’Etat, à l’époque, a réagi de manière très violente. Il a radié tous les dirigeants des mouvements dans les universités Guinéennes et a nous a mis en prison pendant un mois.

Comment avez-vous quitté le pays, alors ?

Nous avons été extirpés par des diplomates des Etats-Unis et de l’Allemagne, soucieux de la démocratie et de la liberté. Ce sont eux qui nous ont soutenu et organisé notre voyage vers le Sénégal en 2003. J’ai déposé une demande  d’asile politique que le gouvernement sénégalais m’a accordé. Actuellement, j’ai renoncé à l’asile et je me consacre au bien-être des Guinées au Sénégal.

Que faites-vous exactement ?

Je m’engage dans des mouvements associatifs et organisations de Guinéens, surtout en politique, pour apporter un plus dans la démocratisation du pays. Depuis l’indépendance, jusqu’à nos jours, la Guinée est gérée de manière clanique. Ça l’a été tout le temps. La connotation ethnique et régionaliste qui y est plis forte que le sentiment citoyen. C’est ce qui perdu Cellou Dalein Diallo, lors des élections présidentielles. Il y a eu trois régions naturelles qui ont voté contre lui, sur les quatre.

Quel est votre stratégie ?

Nous travaillons à dire à nos compatriotes, que toutes les guinées sont notre même Guinée. Nous les disons que nous devons mettre fin à aux considérations ethniques et régionalistes et nous donner les mains, travailler ensemble pour la seule raison de développer notre pays. Nous travaillons à mettre un homme crédible et consensuel à la tête du pays afin de le changer.

Quel est cet homme ?

Il s’appelle Amadou Oury Diallo dit « Diallo Sadakaaji ». À travers lui, nous voulons mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut pour sortir le pays de sa léthargie, depuis 1958.

Quel type de Guinéen voulez-vous construire ?

Il faut une nouvelle mentalité en Guinée. Une mentalité citoyenne. Il y a vingt sept groupes ethniques dans ce pays. Mais chacun s’identifie à travers son ethnie ou sa région et donne priorité à son groupe. A ce rythme, le pays trainera encore pour des décennies. Mais si tout le monde met en avance le pays, ensemble, on avancera tous. Il faut penser et privilégier la Guinée, uniquement la guinée et tout le monde s’y sentira bien. Parce que c’est ce qui nous lie tous. 

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