Parti, malgré lui, de
son pays natal, Kaba Diawara,
ex refugié politique Guinéen dénonce, au Sénégal,
la gestion de la République de Guinée. Il s’active aujourd’hui à changer les
mentalités et s’unir autour de cohésion nationale.
| Kaba Diawara |
Propos recueillis par Mamadou Lamine BA
Quelle est la raison de votre venue au Sénégal ?
J’étais membre du bureau exécutif de la Coordination des
Etudiants de Kankan (Cek), la plus grande des structures d’étudiants en Guinée.
Entre 2000 et 2003, nous avons organisé plusieurs manifestations pour
l’amélioration de nos conditions de vie et d’études. L’Etat, à l’époque, a réagi
de manière très violente. Il a radié tous les dirigeants des mouvements dans
les universités Guinéennes et a nous a mis en prison pendant un mois.
Comment avez-vous
quitté le pays, alors ?
Nous avons été extirpés par des diplomates des Etats-Unis et
de l’Allemagne, soucieux de la démocratie et de la liberté. Ce sont eux qui
nous ont soutenu et organisé notre voyage vers le Sénégal en 2003. J’ai déposé une
demande d’asile politique que le
gouvernement sénégalais m’a accordé. Actuellement, j’ai renoncé à l’asile et je
me consacre au bien-être des Guinées au Sénégal.
Que faites-vous exactement
?
Je m’engage dans des mouvements associatifs et organisations
de Guinéens, surtout en politique, pour apporter un plus dans la
démocratisation du pays. Depuis l’indépendance, jusqu’à nos jours, la Guinée
est gérée de manière clanique. Ça l’a été tout le temps. La connotation
ethnique et régionaliste qui y est plis forte que le sentiment citoyen. C’est
ce qui perdu Cellou Dalein Diallo, lors des élections présidentielles. Il y a
eu trois régions naturelles qui ont voté contre lui, sur les quatre.
Quel est votre
stratégie ?
Nous travaillons à dire à nos compatriotes, que toutes les
guinées sont notre même Guinée. Nous les disons que nous devons mettre fin à aux
considérations ethniques et régionalistes et nous donner les mains, travailler
ensemble pour la seule raison de développer notre pays. Nous travaillons à
mettre un homme crédible et consensuel à la tête du pays afin de le changer.
Quel est cet
homme ?
Il s’appelle Amadou Oury Diallo dit « Diallo
Sadakaaji ». À travers lui, nous voulons mettre les hommes qu’il faut à la
place qu’il faut pour sortir le pays de sa léthargie, depuis 1958.
Quel type de Guinéen
voulez-vous construire ?
Il faut une nouvelle mentalité en Guinée. Une mentalité
citoyenne. Il y a vingt sept groupes ethniques dans ce pays. Mais chacun
s’identifie à travers son ethnie ou sa région et donne priorité à son groupe. A
ce rythme, le pays trainera encore pour des décennies. Mais si tout le monde
met en avance le pays, ensemble, on avancera tous. Il faut penser et
privilégier la Guinée, uniquement la guinée et tout le monde s’y sentira bien.
Parce que c’est ce qui nous lie tous.
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