L’ambassadeur du royaume des
Pays-Bas au Sénégal,
Pieter Jan Kleiweg De Zwaan, est favorable à la
traque des biens supposés mal acquis au Sénégal. Il souhaite aussi une
évolution du débat sur l'homosexualité en Afrique avant d'assurer que la Cpi n'est
pas anti-dirigeants africains. Il s'exprimait lors du carrefour d'actualité,
tenu au Cesti, mercredi après-midi.
| S.E Pieter Jan Kleiweg De Zwaan |
Par Mamadou Lamine BA
L’ambassadeur du royaume des Pays-Bas au Sénégal, Pieter Jan
Kleiweg De Zwaan, est pour la
récupération des biens supposés mal acquis et encore détenus et cachés par
d’anciens pontes du régime libéral. « C’est bien courageux de la part de
l’Etat. On soutient le Sénégal dans ce cadre ». Il s’exprimait, mercredi,
devant les étudiants du Cesti, lors d’un carrefour d’actualité.
Pour lui, l’argent volé doit être récupérer. Sur ce point, à
son avis, le gouvernement fait ce qu’il doit faire pour encourager la bonne
gestion et décourager le vol, le détournement des biens des contribuables.
« Le procès doit être juste et il sera une leçon dans beaucoup de pays
africains ».
Il faut parler de l’homosexualité
Sur les droits des « minorités sexuelles », il
déplore que trente huit (38) pays d’Afrique pénalisent l’homosexualité.
« C’est beaucoup. Quant deux personnes adultes, responsables, décident
d’entretenir des relations d’amour, l’Etat ne doit pas s’y mêler », dit il.
Il clarifie tout de même que son pays n’est pas prêt à donner le droit d’asile
à un homosexuel.
Il dit soutenir les organisations de société civile qui se
battent pour que cette question ne soit pas un tabou. « Le choix de la
sexualité est une question de liberté individuelle. C’est une dignité individuelle
et citoyenne de base indiscutable, indiscutée et inaliénable. C’est comme
l’excision, à propos de laquelle certains évoquent la culture », précise
t-il.
Il précise tout de même qu’il ne va pas apprendre aux
sénégalais de légiférer dans leurs pays mais « il faut parler de ce
problème sensible ». Car, pour lui, beaucoup confondent homosexualité et
pédophilie (condamnables) dans tous les
pays européens. « Un adulte qui couche avec une enfant adolescente, c’est
un crime qu’il faut punir », a-t-il dit.
La Cpi n’est pas raciste
Sur la Cour Pénale Internationale (Cpi), le diplomate rassure qu’elle n’est pas raciste, ni contre
les dirigeants africains. « Elle protège des africains dont les droits ont
été violés… Si l’immunité est accordée à quelqu’un comme Omar Al Bachir, qui a
les mains souillées de sang des soudanais, ça encourage d’autres à continuer à
tuer ou à se maintenir au pouvoir par la force », soutient-il.
« Ce sont des chefs d’Etat comme Robert Mugabe, Yuery
Mousseveni et Yahya Jammeh qui crient au complot parce qu’ils ont peur des
conséquences de leurs actions violentes sur leurs peuples respectifs »,
justifie t-il. Il renseigne que pour les cas de Laurent Gbagbo et Omar El
Bachir, ce sont les nations Unies qui ont demandé à ce que la Cpi intervienne.
Pour
lui, le Sénégal, un des premiers pays à parapher le texte, fait preuve de responsabilité
dans ce dossier. « Je félicite le Sénégal qui essaie de construire un pont
entre les positions démesurées de certains leaders africains et de l’autre coté,
les positions des défenseurs des droits de l’homme en l’occident », laisse
t-il













