Deux journalistes gambiens, Musa Sheriff,
directeur de publication et propriétaire du trihebdomadaire privé The Voice (La
Voix), et Sainey Marenah, un reporter ont été arrêtés ce lundi 13 janvier 2014
par les services de sécurité gambiens de
la National Intelligence Agency (Agence Nationale de renseignements) et
libérés sous caution ce jeudi 16 janvier par la justice. La rédaction du
journal et d’autres sources attribuent ces arrestations à un article sur des
défections au sein du parti au pouvoir.
L’article incriminé, publié en décembre 2013
par The Voice et écrit par Marenah rapportait que 19 militants de l'Alliance
pour la réorientation et la construction patriotique (APRC), du président Yahya
Jammeh, avaient quitté ce parti pour rallier le Parti démocratique uni (UDP),
la principale formation de l'opposition. L'APRC avait nié ces informations et
leurs rectifications ont été publiées par The Voice le 12 Décembre 2013.
Un journaliste de Voice Newspaper, joint au
téléphone par ARTICLE 19 le 15 janvier 2014, a précisé que Sheriff et Marenah étaient
transférés à la police de Banjul, au même moment, le bureau du procureur
affirme, quant à lui, ne pas être au courant de leur arrestation et des charges
qui pèsent sur eux.
Les deux journalistes ont été présentés ce
jeudi 16 janvier 2014 au tribunal de 1ère instance de Banjul selon
les sources locales, poursuivis pour conspiration et libérés sous caution de
vingt milles Dalasi, environ 500 US dollars. Ils doivent réapparaître devant le
juge le 21 janvier 2014.
«Il est inconcevable que des journalistes
soient arrêtés et privés de leur liberté pour avoir simplement rapporté que des
militants ont quitté un parti » a déclaré Fatou Jagne Senghor, Directrice
Régional de ARTICLE 19 Afrique de l’Ouest avant d’ajouter que « cette
affaire anodine, purement politique ne doit en aucun cas être un motif pour
arrêter des journalistes en abusant de l’appareil judiciaire».
Ce n’est pas que la première fois que des
journalistes font l’objet d’atteinte à leur liberté d’opinion et d’expression
en Gambie. ARTICLE 19 condamne fermement
ces arrestations arbitraires qui violent encore une fois la liberté
d’expression et d’information des deux journalistes, avant de demander aux
autorités gambiennes de lever les charges frivoles qui pèsent sur eux et de
cesser les harcèlements et intimidations contre la presse et les citoyens
Gambiens.

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