samedi 25 janvier 2014

POUR UNE RUPTURE REUSSIE: Les intellectuels seront à coté du pouvoir

Par Mamadou Lamine BA

Les intellectuels sénégalais, dans un débat-conférence tenu
Trois membres du Ciis
à l’Université Cheikh Anta Diop, ont émit la volonté d’accompagner le pouvoir, en réponse à l’invite du président de les voir impliquer dans la rupture qu’il a amorcée. Ils invitent les sénégalais à assumer les ruptures qu’ils ont voulu.  

Le comité d’Initiative des Intellectuels du Sénégal est prêt à accompagner le pouvoir pour la réussite de la rupture, qu’ils jugent nécessaire pour un pays émergent. « Le peuple est en émoi, il veut un changement, et ce sont les intellectuels qui doivent suppléer l’âme du peuple pour permettre aux sénégalais de comprendre les enjeux des réformes », constatent t-ils.  

Ils apprécient bien la démarche de Macky Sall, consistant à impliquer l’intelligentsia du pays dans la marche du pays, au plan socio-philosophique. Un défi qu’ils sont prêts à relever au bénéfice de leurs concitoyens. « Nous allons discuter, écouter, critiquer pour construire, agir pour aider la société à penser la situation », a dit le professeur Malick Ndiaye, du cercle des intellectuels du Sénégal.

Les penseurs veulent tout de même un rapport temporel, comme celui entre le scribe et le prince, malgré la relation polémique entre pouvoir, qui se défend, et l’intellectuel qui lui, produit. « Ce sont les idées qui ont guidé le monde. L’Europe l’a réussi en faisant croire aux autres que tout ce qui est important est occidental… Ce qui fait de nous des étrangers dans nos propres sociétés », selon Ibar der Thiam.

Désormais, les intellectuels sénégalais comptent « fermer la bouche aux médiocres » qui se sont accaparés de la parole dans l’espace public et qui, à longueur de journée, manipulent l’opinion nationale et internationale en leur faveur au détriment de la vérité. Les intellectuels précisent qu’ils ne seront pas dans la défiance mais ne seront pas neutre non plus.

Cependant, Macky doit, pour avoir les intellectuels, répondre à leurs interpellations, selon Seydina Ababacar Ndiaye, secrétaire général du Saes. Ce qui fait dire à Hamidou Dia qu’ils obligeront le chef de l’Etat à réagir. « Il faut oser entendre les critiques constructives et s’il y a lieu, rectifier. C’est mieux que tourner le dos aux penseurs, selon Arame Ndoye Keita, enseignante chercheuse à la faculté de science juridique.

Sur la traque aux bien supposés mal acquis, ils se disent favorable à la poursuite à ceux qui, hier étaient pauvres quand ils arrivaient au pouvoir, et qui, à leur départ, roulent dans de belles voitures à coûts de dizaines de millions dans la cité au vu et su de tout le monde alors que tous savent d’où ils ont puisé l’argent qui a servi à se payer de belles villas et autres biens matériels.

Mamadou Mbodj, coordonnateur du M23, se dit lui contre la médiation pénale. Pour lui, c’est encourager le vol. « Il n’est pas acceptable qu’un voleur de poulet croupisse en prison et que celui qui a volé des biens de millions de sénégalais se la coule douce sans inquiétude. Nous soutenons la traques des biens volés…Le patrimoine économique national ne doit pas être pillé impunément », a-t-il martelé. 

Ils invitent tout de même leurs concitoyens à changer de comportement pour réaliser le rêve idéal  d’un Sénégal émergent. « Nous sénégalais devons assumer les ruptures que nous avons voulu en votant pour un candidat en défaveur de l’ancien président. Il nous faut une révolution de mentalité, une mentalité neuve pour relever le défi et être des acteurs de notre histoire », a dit M. Ndiaye. 

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