Par Mamadou Lamine BA
Les intellectuels
sénégalais, dans un débat-conférence tenu
à l’Université Cheikh Anta Diop, ont
émit la volonté d’accompagner le pouvoir, en réponse à l’invite du président de
les voir impliquer dans la rupture qu’il a amorcée. Ils invitent les sénégalais
à assumer les ruptures qu’ils ont voulu.
| Trois membres du Ciis |
Le comité d’Initiative des Intellectuels du Sénégal est prêt
à accompagner le pouvoir pour la réussite de la rupture, qu’ils jugent
nécessaire pour un pays émergent. « Le peuple est en émoi, il veut un
changement, et ce sont les intellectuels qui doivent suppléer l’âme du peuple
pour permettre aux sénégalais de comprendre les enjeux des réformes »,
constatent t-ils.
Ils apprécient bien la démarche de Macky Sall, consistant à
impliquer l’intelligentsia du pays dans la marche du pays, au plan
socio-philosophique. Un défi qu’ils sont prêts à relever au bénéfice de leurs
concitoyens. « Nous allons discuter, écouter, critiquer pour construire,
agir pour aider la société à penser la situation », a dit le professeur
Malick Ndiaye, du cercle des intellectuels du Sénégal.
Les penseurs veulent tout de même un rapport temporel, comme
celui entre le scribe et le prince, malgré la relation polémique entre pouvoir,
qui se défend, et l’intellectuel qui lui, produit. « Ce sont les idées qui
ont guidé le monde. L’Europe l’a réussi en faisant croire aux autres que tout
ce qui est important est occidental… Ce qui fait de nous des étrangers dans nos
propres sociétés », selon Ibar der Thiam.
Désormais, les intellectuels sénégalais comptent
« fermer la bouche aux médiocres » qui se sont accaparés de la parole
dans l’espace public et qui, à longueur de journée, manipulent l’opinion
nationale et internationale en leur faveur au détriment de la vérité. Les
intellectuels précisent qu’ils ne seront pas dans la défiance mais ne seront
pas neutre non plus.
Cependant, Macky doit, pour avoir les intellectuels,
répondre à leurs interpellations, selon Seydina Ababacar Ndiaye, secrétaire
général du Saes. Ce qui fait dire à Hamidou Dia qu’ils obligeront le chef de
l’Etat à réagir. « Il faut oser entendre les critiques constructives et
s’il y a lieu, rectifier. C’est mieux que tourner le dos aux penseurs, selon
Arame Ndoye Keita, enseignante chercheuse à la faculté de science juridique.
Sur la traque aux bien supposés mal acquis, ils se disent
favorable à la poursuite à ceux qui, hier étaient pauvres quand ils arrivaient
au pouvoir, et qui, à leur départ, roulent dans de belles voitures à coûts de
dizaines de millions dans la cité au vu et su de tout le monde alors que tous
savent d’où ils ont puisé l’argent qui a servi à se payer de belles villas et
autres biens matériels.
Mamadou Mbodj, coordonnateur du M23, se dit lui contre la
médiation pénale. Pour lui, c’est encourager le vol. « Il n’est pas
acceptable qu’un voleur de poulet croupisse en prison et que celui qui a
volé des biens de millions de sénégalais se la coule douce sans inquiétude. Nous
soutenons la traques des biens volés…Le patrimoine économique national ne doit
pas être pillé impunément », a-t-il martelé.
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