mercredi 22 janvier 2014

RAPPORT HOMMES/FEMMES: Eugénie Rokhaya AW pour un rapport de contrat dans le couple

Par Mamadou Lamine BA

La réticence des hommes à l’accession des femmes à des hauts
Eugénie Rokhaya Aw
postes de responsabilité s’explique par « l’impression que ça les rabaisse », selon Eugénie Rokhaya Aw, formatrice au Cesti. A son avis, les hommes ne comprennent pas que dans notre société, « le rapport entre les femmes et les hommes, surtout dans les couples, doit être un rapport de contrat ».

Pour elle, plus une femme débâte plus elle a une vision plurielle, ouverte sur le monde. Et plus on a la chance d’avancer, de s’enrichir, de travailler ensemble. Elle s’interroge comment un homme peut accepter de se faire servir par son épouse sans débat ni discussion pour s’enrichir mutuellement. Elle invite à l’émulation intellectuelle, à la solidarité et à la compréhension mutuelle.

Elle affirme, en marge d’un carrefour d’actualité tenu au Cesti, qu’il y a des conflits dans les foyers. « Mais je pense qu’il faut voir le conflit, non pas comme une opposition contre l’autorité de l’un ou de l’autre, mais comme une manière de faire avancer les choses parce qu’on est différent », a-t-elle confié. En même temps, elle trouve très bien, très agréable de s’occuper des enfants.

Elle déplore tout de même les propos de journalistes qui jurent de ne jamais manger autre chose que ce que leurs conjointes ont préparé. « Ça veut dire qu’ils remettent en question ce qu’ils ont appris dans l’école de journalisme… ne se rendant pas compte que leur société est multiple, diverse et que le rôle des femmes est incontournable par rapport au développement », a-t-elle déclarée.

« C’est une question de vie ou de mort. On n’a pas le choix », prévient-elle. Elle rappelle que quand il y a eu les ajustements structurels, dans les années soixante dix, « ce sont les femmes, dans leur travail informel, qui se ont permis à la famille de survivre dans les ménages où les hommes ont perdu leur travail. La conséquence, c’est qu’il y a plus de violence sur les femmes ».

Les hommes se sont sentis dévalorisés, selon elle, reconnaissant le coup psychologique dans ces circonstances. Elle soutient que « si on arrive à réfléchir intelligemment, on se rendra compte qu’il y a peut être d’autres sources, d’autres pistes à exploiter. Car c’est dans le dialogue qu’on arrive à trouver ensemble une solution. Et c’est ça qui fait une société équilibrée, qui avance ». 

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