Les 16 Janvier. Journées noires pour les élèves et étudiants
de la région de Ziguinchor, et au-delà de la Casamance ? Les coïncidences
sont trop visibles pour démentir, du moins sur le plan des dates, la thèse. Le
lundi 16 janvier 2012, un étudiant d’origine bissau-guinéenne, Jean-Michel Mayba
Cabral, a été tué par balles à Ziguinchor, lors d’une manifestation d’élèves et
d’étudiants.
Ce matin, des élèves des trois lycées de la commune
Ziguinchor, en mouvement, avaient décrété 48 heures de grève renouvelables à
l’issue de leurs assemblées générales et avaient été rejoints par de nouveaux
bacheliers non alors orientés pour aller déloger les élèves des écoles publiques,
privées et de formation. Ils se rendaient donc au collège Tété Diadhiou pour sortir
leurs cadets.
Jean venait de terminer son petit déjeuner dans une
gargote devant le siège de la Sde dans le centre ville, vers 10h. Un militaire
avait ouvert le feu sur les élèves et la balle, après avoir frôlé la cuisse de
la vendeuse de petit déjeuner, est allée se loger dans le buste de l’étudiant non
sénégalais, alors en 2ème année, dans un institut de formation
professionnelle de la place.
La
seule raison de cette bavure évoquée, à l’époque, était que les manifestants
s’étaient trop rapprochés du domicile du colonel de la zone militaire numéro 5,
à une centaine de mettre des lieux où est tombé la victime, qui succombera à
ses perforations abdominales causées par balles, aux environs de seize heures,
au centre hospitalier régional.
La
famille du défunt étudiant en avait, alors, joué la carte de l’apaisement en
acceptant « le destin », aidé en cela par le vice consul de la Guinée
Bissau à Ziguinchor, Louis Corréa. L’étudiant fut rapatrié dans son pays natal
et enterré comme l’a voulu sa maman qui avait fait le déplacement à la capitale
du sud, le lendemain du drame.
Le
matin du vendredi 13 Décembre 2013, des incidents ont éclaté au collège
d’enseignement moyen (Cem) de Djirédji, chef lieu de communauté rurale dans le
département de Sédhiou, dans la même région. Tout est parti, après que les
élèves ont tenus une assemblée générale au sein dudit collège pour réclamer de
l’eau potable et de l’électrification dans leur établissement.
Les
potaches avaient, selon le principal, séquestré les enseignants dans le bloc
administratif et ces derniers « craignaient pour leur sécurité ». Il avait
appelé la police, qui montait la garde devant la sous préfecture, pour les
secourir. Celle-ci ouvrira, là aussi, le feu et blaisera trois (3) élèves dont deux
(2), gravement. Ils seront acheminés à Ziguinchor pour soins. L’un a perdu un
membre.
Le
sous-préfet, la police et le principal se sont rejetés la responsabilité de
l’acte, chaque partie se déchargeant sur l’autre. A ce jour, pas de sanction,
serait elle exemplaire, sinon que les coupables des tirs ont été rappelés à la
base militaire de Ziguinchor, pour amuser la galerie ? Les éléments de la
Brigade de gendarmerie de la localité mènent l’enquête jusqu’à ce jour.
Ce
jeudi, 16 janvier, c'est une nouvelle bavure de l'armée qui s'est produite à Oulampane,
au nord du département de Bignona, dans la région de Ziguinchor. Ici aussi,
l’armée a appuyé sur la gâchette sur des élèves qui manifestaient. Deux des
trois élèves blessés seront acheminés à Bignona, puis à Ziguinchor, d’où ils
seront évacués par avion militaire, preuve de la gravité des blessures.
Ils
avaient barré la route nationale n°5 pour réclamer un professeur de
philosophie, de l’électricité et de l’internet entre autres, dans l’école. Le
colonel Abou Thiam, directeur de la Dirpa, dit regretter ces incidents et
affirme qu’une enquête a été ouverte pour situer les responsabilités. Une
enquête de plus ? Pendant que les premières sont toujours en cours, sans
conclusion.
Dans
la nuit du mercredi 1er Novembre 2006 au
jeudi, des Baay Fall supposés être des disciples de Serigne Modou Kara Mbacké
avaient investi et saccagé la Brigade de Gendarmerie de Darou pour libérer deux
des leurs, en garde-à-vue. Lors de cette opération, des portes ont été
défoncées, du matériel informatique saccagé, le poteau qui tenait le drapeau
national arraché et les deux « Baay Fall » libérés.

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