samedi 4 janvier 2014

VOIRIE: Le "couloir de la mort" nettoyé

Par Mamadou Lamine BA

Les cantines qui longeaient le « couloir de la mort », officiellement « la route de l’université »,
Opération de nettoiement de la voie 
séparant les campus pédagogique et social de l’université Cheikh Anta Diop, ont été démolies ce samedi matin. L’opération s’est déroulée sous la supervision des autorités préfectorales et municipales de Dakar. Toutes les cantines ont été réduites en débris, ramassés et chargés dans un camion.  

Les tabliers et cantiniers ont pu sauver leurs marchandises à l’arrivée du bulldozer. Bouna Fall, détenteur d’une petite cantine, reconnaît que leur présence sur cette voie est illégale et que leur déguerpissement ne doit pas faire l’objet de polémique, déclinant notre invitation à se prononcer sur l’affaire. « On ne peut pas s’y opposer même si ça fait mal au cœur de vivre ça ».

Assane, propriétaire d’un multiservice, dit avoir reçu une sommation le lundi, les invitant à quitter les lieux dès réception du document. « Nos délégués sont allés à la mairie où un agent les a dit que la mesure concernait l’avenue cheikh Anta Diop. Ce matin,  nous avons vu débarquer des autorités et des policiers. Ils ont tout de suite commencé à détruire les tables et les cantines », narre t-il.

L’adjoint au préfet a, quant à lui, tout simplement refusé de se prononcer. « Je n’ai pas de déclaration à faire. Regardez ce qui se passe et écrivez ce que vous voulez »,  nous a-t-il répondu d’un ton inélégant, hâtant le pas vers le bulldozer en action, devant les regards médusés des passants. A 10 :45mn, il instruit à la police de dégager les gens pour éviter tout attroupement.

Serigne Diop, ancien étudiant sans emploi, âgé de 33 ans, qui faisait des impressions, reliure, scanners et autres services, affirme que c’est la mort dans l’âme qu’il assiste à la destruction de sa cantine. Il confirme avoir reçu une sommation datée d’octobre 2013, concernant l’avenue Cheikh Anta Diop.  Il admet aussi s’être installer de manière illégale sur cette voie.

Il soutient que Khalifa Diagne, agent du Centre des Oeuvres  Universitaires de Dakar (Coud)  a fait une sortie affirmant que les cantines dédiées aux vendeurs sortis du campus étaient achevés et que les concernés peuvent y retourner et exercer leur travail. Alors qu’elles sont, visiblement, toujours en construction. Ce qui, selon lui, est une manipulation de l’opinion.

Anta Sarr, étudiante en 3ème année à la faculté des lettres et sciences humaines, accepte le principe malgré elle. « L’occupation anarchique de la voie publique est inacceptable. On ne peut pas, quelque soit la raison évoquée, s’installer partout dans nos villes, avec une image négative », a-t-elle relevé, « même si nous devrons nous déplacer pour payer certaines choses ».

Cette rue était occupée des deux bords, par des cantiniers, tabliers, restaurateurs, laveurs de véhicules, vendeurs de café, de matériels et consommables informatiques, des bouquinistes, entre autres acteurs, à même d’obliger les piétons de se partager la chaussée avec les motocyclistes et automobilistes, constituant un danger pour les usagers.

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