samedi 25 janvier 2014

MIGRATION REGIONALE: Pour une Cedeao sans frontières

Par Mamadou Lamine BA     
Mamadou Mignane Diouf

Loujna-Tounkaranké a lancé, ce samedi, une campagne de lutte contre les blocages frontaliers des personnes et des biens dans l’espace Cedeao. Ils vont sensibiliser, mobiliser pour encourager la libre mobilité et combattre la corruption qui gangrène nos routes. Le ministère de tutelle a promis de les accompagner dans cette initiative.

Le projet Loujna (comité en arabe)-Tounkaranké (migrant ou aventurier en Soninké) a lancé, ce samedi à Dakar, une campagne régionale de sensibilisation  en faveur de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao. Pour le respect du droit à la mobilité, ils disent « halte aux rackets et tracasseries sur nos routes », dans le but de « bâtir une Cedeao sans frontières ».

Les objectifs spécifiques de cette tournée sont la promotion, d’ici fin 2014, dans quatre pays (Côte d’Ivoire, mali, Niger et Sénégal), le protocole de la Cedeao sur la libre circulation et ses textes additionnels auprès de l’opinion publique et des populations, notamment des migrants, des transhumants, des forces de défense et de sécurité et des média.

Ils vont ainsi mener des actions de mobilisation sociale et plaidoyer en direction des gouvernements et de parlements de ces pays en vue de la mise en œuvre effective dudit protocole. La campagne est simultanément menée dans huit autres pays. Une initiative transfrontalière de mobilisation citoyenne  en faveur d’une meilleure fluidité de la circulation et des mouvements des populations.  

« Lorsque les citoyens et non citoyens de l’espace se déplacent, leurs droits fondamentaux sont violés, malgré un protocole signé, dans ce sens, en Mai 1979, entre les quinze pays membres de la Cedeao. Sur nos routes, la libre circulation des personnes et des biens est loin d’être un réalité », déplore Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du forum social Sénégal.
« Le passage des frontières est soumis  à des prélèvements illicites, à des pratiques discriminatoires et à des violences ou détentions arbitraires perpétrées par des agents  des services d’immigration indélicats ou des forces de l’ordre ignorants les contenus dudit protocole ou tout simplement véreux », constate, pour se désoler, Amacodou Diouf, président du Congad.
Ils vont sillonner plusieurs régions du Sénégal. Ils comptent s’attaquer au manque d’internationalisation des textes communautaires, aux tracasseries et la corruption dont sont victimes les voyageurs et transporteurs de la part des policiers et douaniers et enfin, à la méconnaissance des droits des migrants dans l’espace Communautaire de la Cedeao.

Des observateurs sont déjà postés, en cachette, à des postes de contrôles policiers et douaniers pour traquer les agents véreux, les dénoncer mais aussi pour recenser les agents respectant la loi afin de les primer, en collaborations avec les autorités étatiques de l’Algérie, de la Côte d’ivoire, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et de la Tunisie.

Le représentant du ministre des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur, s’est félicité de la jonction de cette « diplomatie non gouvernementale à celle gouvernementale », pour ensemble, travailler, mains dans les mains, pour épanouir les citoyens et visiteurs dans l’espace. « Nous allons cheminer avec la société civile pour élaborer une meilleure politique migratoire », a déclaré Hamidou Sagna.  

« Ça devrait faire bouger les pays et faire de la libre circulation des personnes et biens une réalité dans la sous région. Il y a plusieurs enjeux dont l’intégration économique, sociale et culturelle, à coté de celle numérique qui est déjà effective sur Internet. Ça nous permettra aussi de mieux entrer dans une mondialisation plus humanisée dans notre zone », a dit M. Sagna. 

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