Loujna-Tounkaranké a
lancé, ce samedi, une campagne de lutte contre les blocages frontaliers des
personnes et des biens dans l’espace Cedeao. Ils vont sensibiliser, mobiliser pour
encourager la libre mobilité et combattre la corruption qui gangrène nos
routes. Le ministère de tutelle a promis de les accompagner dans cette
initiative.
Le projet Loujna (comité en arabe)-Tounkaranké (migrant ou
aventurier en Soninké) a lancé, ce samedi à Dakar, une campagne régionale de
sensibilisation en faveur de la libre
circulation des personnes et des biens dans l’espace Cedeao. Pour le respect du
droit à la mobilité, ils disent « halte aux rackets et tracasseries sur
nos routes », dans le but de « bâtir une Cedeao sans frontières ».
Les objectifs spécifiques de cette tournée sont la
promotion, d’ici fin 2014, dans quatre pays (Côte d’Ivoire, mali, Niger et
Sénégal), le protocole de la Cedeao sur la libre circulation et ses textes
additionnels auprès de l’opinion publique et des populations, notamment des
migrants, des transhumants, des forces de défense et de sécurité et des média.
Ils vont ainsi mener des actions de mobilisation sociale et
plaidoyer en direction des gouvernements et de parlements de ces pays en vue de
la mise en œuvre effective dudit protocole. La campagne est simultanément menée
dans huit autres pays. Une initiative transfrontalière de mobilisation
citoyenne en faveur d’une meilleure
fluidité de la circulation et des mouvements des populations.
« Lorsque les citoyens et non citoyens de l’espace se
déplacent, leurs droits fondamentaux sont violés, malgré un protocole signé,
dans ce sens, en Mai 1979, entre les quinze pays membres de la Cedeao. Sur nos routes,
la libre circulation des personnes et des biens est loin d’être un
réalité », déplore Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du forum social Sénégal.
« Le passage des frontières est soumis à des prélèvements illicites, à des pratiques
discriminatoires et à des violences ou détentions arbitraires perpétrées par
des agents des services d’immigration
indélicats ou des forces de l’ordre ignorants les contenus dudit protocole ou
tout simplement véreux », constate, pour se désoler, Amacodou Diouf,
président du Congad.
Ils vont sillonner plusieurs régions du Sénégal. Ils
comptent s’attaquer au manque d’internationalisation des textes communautaires,
aux tracasseries et la corruption dont sont victimes les voyageurs et
transporteurs de la part des policiers et douaniers et enfin, à la
méconnaissance des droits des migrants dans l’espace Communautaire de la Cedeao.
Des observateurs sont déjà postés, en cachette, à des postes
de contrôles policiers et douaniers pour traquer les agents véreux, les
dénoncer mais aussi pour recenser les agents respectant la loi afin de les
primer, en collaborations avec les autorités étatiques de l’Algérie, de la Côte
d’ivoire, du Mali, du Maroc, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et de la
Tunisie.
Le représentant du ministre des affaires étrangères et des
sénégalais de l’extérieur, s’est félicité de la jonction de cette « diplomatie
non gouvernementale à celle gouvernementale », pour ensemble, travailler,
mains dans les mains, pour épanouir les citoyens et visiteurs dans l’espace.
« Nous allons cheminer avec la société civile pour élaborer une meilleure politique
migratoire », a déclaré Hamidou Sagna.
« Ça devrait faire bouger les pays et faire de la libre
circulation des personnes et biens une réalité dans la sous région. Il y a
plusieurs enjeux dont l’intégration économique, sociale et culturelle, à coté
de celle numérique qui est déjà effective sur Internet. Ça nous permettra aussi
de mieux entrer dans une mondialisation plus humanisée dans notre zone »,
a dit M. Sagna.
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