Le
Mouvement pour la Dignité de l’Afrique (Moda), s’est, pour la treizième édition
de son appel à la paix, penché sur le point de vue et la position de l’islam
vis-à-vis de la corruption. Trois panels ont rythmé la journée, tenue à Sorano, ce samedi. « Un citoyen bien
éduqué, une responsabilité dans l’éthique et l’engagement de tous, sont les
remparts contre la corruption », a dit le juriste, Ismaïla Madior
Fall.
Pour le
président du Moda, la corruption est inhérente à l’être humain, sans
distinction de race, de religion ou autre appartenance. Elle est causée par la
pauvreté, par des dirigeants véreux et une insuffisance de foi en Dieu. Elle se
manifeste par des hommes qu’il ne faut pas à une place indiquée, la course aux
biens et le détournement envers les sages.
Pour la
combattre, il invite à une « auto-comptabilité, une introspection et à la révision
de nos actes quotidiens ». Il
invite aussi les citoyens, de quelque bord, de dénoncer cette pratique aux
conséquences sociale, économique et politique dévastatrices, par la
conscientisation des masses qui, selon lui, à la longue, peut convaincre les
corrupteurs et les corrompus à changer.
Car « la
corruption est source de décadence, de démotivation de toute initiative personnelle ou publique de développement.
Elle favorise les inégalités sociales à travers le clientélisme sélectif »,
lit-on dans un document… Elle est une entrave à la croissance économique en
décourageant les investissements privés nationaux et étrangers, diminuant ainsi
les recettes fiscales de l’état.
L’être
humain, selon Cheikh Moustapha O. Niasse, doit vouloir le juste milieu et
éviter de verser dans les extrêmes qui mènent à sa perte. « Le meilleur
des vœux et actes est la mesure », a-t-il renseigné devant des centaines
de personnes venues assister à ce colloque. Il a rappelle une tradition du
prophète Mouhammad (Pssl) qui veut que tout acte soit mesuré et permanent.
Massamba
Mbaye, traitant sur « l’éthique : bouclier contre la
corruption », a souligné que le corrupteur et le corrompu sont tous les
deux, à un même niveau moral. Il a soutenu que la corruption a des incidences négatives
sur le développement du Sénégal, ce qui, selon le directeur général de Dmedia,
fonde la mise en place des instruments de lutte tels que la Crei et
l’Ofnac.
Il
déplore la banalisation de la pratique. « Tant qu’un chauffeur se dira
qu’il peut conduire sans permis et glisser un billet de banque au policier pour
s’en sortir ; tant les agents des mairies réclameront une somme pour faire
leur travail, tant que les bureaucrates voudront se faire rémunérer pour le
service pour lequel l’état les paient…, le pays ne décollera pas », a-t-il
exprimé.
Le Moda
invite à la responsabilité collective et incite les sénégalais de dénoncer le
phénomène pour faire face à la corruption. « Si la corruption n’est pas
maitrisée, le pays risque de basculer dans de graves crises aux conséquences
incalculables, dans la perversion des valeurs et même saper le respect des
droits humains et la transparence et affaiblit les institutions
publiques ».

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