Et de deux. Des étudiants, opposés aux réformes de
l’enseignement supérieur au Sénégal, dont l’augmentation des frais
d’inscriptions, ont saboté, pour la seconde fois en une semaine, la tenue d’une
conférence sur « la lecture »,ce jeudi, après un forum qui devait se
tenir, le mardi, sur « l’insertion des diplômés » de
l’institution, avec comme invités, des chefs d’entreprises nationaux.
Pour ce jeudi, ils s’opposaient à la venue du professeur
Souleymane Bachir Diagne, qu’ils considèrent comme un anti-modèle qui aurait
déclaré, en 2004, en quittant le Sénégal pour les Etats Unis, qu’il se
préoccupait de l’avenir de ses enfants. D’autre part, ils souhaitent
l’évacuation médicale d’Ibou Diouf, qui a perdu son œil gauche suite à une
balle blanche qu’il a reçu en plein visage le mardi.
Les étudiants, lors d’un sittings tenu, ce jeudi matin,
devant la direction du Coud, ont réaffirmé leurs fermes volontés de lutter
contre la hausse des frais d’inscriptions. Par la suite, ils se sont dirigés,
calmement, vers l’Ucad II où des personnalités, dont d’anciens ministres de la
république, avaient pris place pour assister à la conférence, et mis fin à la
cérémonie.
Le recteur, ému, n’a pas pu prononcer un mot devant les
étudiants qui avaient pris d’assaut le présidium et qui s’étaient emparé du
micro. Saliou Ndiaye, dépassé, troublé et peiné, écrase une larme, incapable de
répondre aux interpellations des journalistes sur ses entements sur cette
deuxième interruption de cérémonie en une semaine dans l’institution qu’il dirige.
Réactions…
Cheikh Hamidou Kane, écrivain : « C’est décourageant »
L’ancien ministre de la culture du Sénégal, Cheikh Hamidou
Kane s’est dit animé par un sentiment de désolation pour ce pays, en ce
haut lieu du savoir. « Que des soi-disant étudiants empêchent la tenue
d’une conférence animée par les meilleurs esprits de notre pays et de l’Afrique, sans donner
des arguments valables et compréhensibles, c’est décourageant. Je suis attristé
et préoccupé par l’avenir de mon pays », a-t-il soutenu.
Djibo Leyti Ka : ancien ministre de l’éducation: « Il faut protester dans le calme »
Djibo Leyti Ka,, ancien ministre de l’éducation, a indiqué
la voie du dialogue pour éviter l’impasse. « Il faut absolument que le
gouvernement, les étudiants et le rectorat se parlent. Sinon c’est l’impasse.
C’est déplorable », s’est-il offusqué. Il affirme connaître les étudiants
qui sont, pour lui, intolérables face à l’injustice et l’iniquité.
Il suggère que les étudiants soient écoutés comme alliés,
partenaires par les autorités. Il ne partage, tout de même pas, l’attitude
destructive de certains qui usent de la violence pour se faire entendre.
« Il faut protester, mais de façon calme et civilisée. On ne se bat pas en
criant et en cassant. Il faut lutter avec des arguments convaincants »,
a-t-il tenu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire