jeudi 19 décembre 2013

UCAD: Des étudiants empêchent deux rencontres en une semaine

Par Mamadou Lamine BA  
L'Ucad II occupé par les étudiants

Et de deux. Des étudiants, opposés aux réformes de l’enseignement supérieur au Sénégal, dont l’augmentation des frais d’inscriptions, ont saboté, pour la seconde fois en une semaine, la tenue d’une conférence sur « la lecture »,ce jeudi, après un forum qui devait se tenir, le mardi, sur « l’insertion des diplômés » de l’institution, avec comme invités, des chefs d’entreprises nationaux.

Pour ce jeudi, ils s’opposaient à la venue du professeur Souleymane Bachir Diagne, qu’ils considèrent comme un anti-modèle qui aurait déclaré, en 2004, en quittant le Sénégal pour les Etats Unis, qu’il se préoccupait de l’avenir de ses enfants. D’autre part, ils souhaitent l’évacuation médicale d’Ibou Diouf, qui a perdu son œil gauche suite à une balle blanche qu’il a reçu en plein visage le mardi.

Les étudiants, lors d’un sittings tenu, ce jeudi matin, devant la direction du Coud, ont réaffirmé leurs fermes volontés de lutter contre la hausse des frais d’inscriptions. Par la suite, ils se sont dirigés, calmement, vers l’Ucad II où des personnalités, dont d’anciens ministres de la république, avaient pris place pour assister à la conférence, et mis fin à la cérémonie.

Le recteur, ému, n’a pas pu prononcer un mot devant les étudiants qui avaient pris d’assaut le présidium et qui s’étaient emparé du micro. Saliou Ndiaye, dépassé, troublé et peiné, écrase une larme, incapable de répondre aux interpellations des journalistes sur ses entements sur cette deuxième interruption de cérémonie en une semaine dans l’institution qu’il dirige.

Réactions…

Cheikh Hamidou Kane, écrivain : « C’est décourageant »

L’ancien ministre de la culture du Sénégal, Cheikh Hamidou Kane s’est dit animé par un sentiment de désolation pour ce pays, en ce haut lieu du savoir. « Que des soi-disant étudiants empêchent la tenue d’une conférence animée par les meilleurs esprits  de notre pays et de l’Afrique, sans donner des arguments valables et compréhensibles, c’est décourageant. Je suis attristé et préoccupé par l’avenir de mon pays », a-t-il soutenu.

Djibo Leyti Ka : ancien ministre de l’éducation: « Il faut protester dans le calme »

Djibo Leyti Ka,, ancien ministre de l’éducation, a indiqué la voie du dialogue pour éviter l’impasse. « Il faut absolument que le gouvernement, les étudiants et le rectorat se parlent. Sinon c’est l’impasse. C’est déplorable », s’est-il offusqué. Il affirme connaître les étudiants qui sont, pour lui, intolérables face à l’injustice et l’iniquité. 


Il suggère que les étudiants soient écoutés comme alliés, partenaires par les autorités. Il ne partage, tout de même pas, l’attitude destructive de certains qui usent de la violence pour se faire entendre. « Il faut protester, mais de façon calme et civilisée. On ne se bat pas en criant et en cassant. Il faut lutter avec des arguments convaincants », a-t-il tenu. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire