dimanche 15 décembre 2013

AGRICULTURE: « Les jeunes veulent retourner à la terre, mais… »

Par Mamadou Lamine BA 
Aîssatou Diouf, étudiante en gestion

« Je suis prête, et c’est le cas pour beaucoup de jeunes que je connais, à retourner à la terre. Nous avons une bonne terre qui répond à beaucoup de cultures. Si l’état met en place une bonne politique agricole, suivi d’un traitement acceptable des acteurs, nombre de jeunes retourneront à la terre », a déclaré Aïssatou Diouf, en réponse à l’appel du chef de l’état au retour à la terre.

Les jeunes qui sont témoins des bons impayés il y a quelques années de cela ne veulent pas se retrouver dans ces mêmes situations qui ont conduit beaucoup de leurs amis et parents hors des campagnes vers les centres urbains pour y espérer trouver de quoi subvenir à leurs besoins et venir en aide à leurs familles respectives.

L’étudiante en gestion, dans un institut de la place affirme qu’aucun pays, avec des atouts naturels comme le nôtre, ne peut se développer sans l’agriculture. Pour elle, il faut moderniser le matériel d’exploitation agricole pour alléger le travail et accroitre le rendement, financer les engrais de qualité et les mettre à la disposition des paysans à temps.

En plus, selon Mlle Diouf, «  le plus important, c’est de bien payer et au bon moment les récoltes. Pour éviter qu’elles se retrouvent souvent dans les mains des agriculteurs qui sont obligés de les brader ». Elle veut aussi que l’état régule l’importation de certains produits dérivés des cultures  locales pour assurer l’écoulement de la production sénégalaise et mettre un terme à l’exode rural.

L’état actionnaire dans les entreprises

« Le personnel dans les entreprises sénégalaises est vieillissant. L’état peut subventionner les entreprises, lesquelles vont, en contrepartie, engager des jeunes compétents pour y pratiquer et se faire une expérience. L’état sera ainsi actionnaire et permettra aux jeunes de bénéficier d’une occasion de se qualifier et de s'améliorer dans le temps, en activité », soutient Aïssatou Diouf.

Pour elle, dans la théorie, un apprenant peut être bien en classe mais médiocre dans la pratique et vis versa. Elle préfère que les autorités scolaires identifient les élèves aptes à poursuivre les études et ceux qui peuvent évoluer dans tel ou tel domaine d’activité et les y spécialiser plutôt que d’imposer des cours théoriques durant des années sans savoir rien faire par elles ou pour elles.

Education à la patience

Mlle Diouf veut que les autorités communiquent avec les jeunes, les éduquer à la patience et les sensibiliser davantage sur les vertus du travail. Elle les invite les jeunes à ne pas être trop sélectifs dans la recherche d’emploi, soulignant que le premier emploi peut être une porte ouverte à d’autres fonctions. Elle impute tout de même  l’impatience des jeunes à la longue attente dans les coulisses du marché de travail. 

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