« Si on ne contrôle pas la monnaie, on ne contrôle pas
l’économie. Et par delà, la politique de crédit. Du coup, on n’a pas la main
mise sur l’autonomie de la politique économique du pays. Car la monnaie c’est
la liberté frappée », a affirmé Papa Ndiamé Sène, ancien député à l’assemblée
nationale du Sénégal, originaire de Bambéye.
Il est pour rupture en douceur avec la France sur le franc
CFA en faisant des aménagements. « C’est comme un bébé qui a un an, deux
ans, on lui trouve un pantalon et une chemise. Mais à cinquante après, s’il est
toujours nourri, c’est trop. C’est une caricature », déplore t-il. Il souhaite
que notre pays aille plus vite dans des réformes, dans une révolution en
douceur.
M. Sène déplore l’attitude capitaliste et le faux jeu des banques
présentes au Sénégal. « Les banques thésaurisent, prennent l’épargne et ne
participent au développement. Alors que le développement d’un pays, c’est d’abord l’investissement,
dans l’industrie, à long terme et non au
court terme ».
Il a laissé entendre que notre pays est crédible et ça ne
date pas d’aujourd’hui. C’est tout un processus qui nous a valu des
institutions stables depuis l’indépendance. Il se dit satisfait de « l’assainissement
dans la gestion des affaires publiques entrepris par les nouvelles autorités politiques
du pays ».
Les difficultés qu’il y a entre les partis et les hommes est
normal, selon lui. Il les qualifie de crises de croissance, avant de prédire
leur fin prochaine. « Dans dix ans, quinze ans, tous les partis que vous
connaissez vont disparaitre », a-t-il soutenu. Il exhorte, en outre, aux
uns et autres de faire en sorte que leur choix politique soit une vérité dans
tout ce qu’ils font au quotidien.
L’ancien député trouve normal que l’assemblée n’ait aucune
indépendance, justifiant que dans tous les pays du monde, « l’exécutif a
toujours eu besoin d’une majorité à l’assemblée pour faire sa politique, pour
sa stabilité politique ». Selon lui, le député ne peut pas couper la
branche sur laquelle il est assis. « A mon temps, on a voté des choses auxquelles
on ne croyait pas », rappelle t-il, souriant.
Il souhaite que les députés soient écoutés, et que leurs préoccupations
soient prises en compte. Il n’apprécie pas que les projets de loi soient votés
et que les propositions de lois des députés ne passent pas. « Je ne suis
pas pour un régime parlementaire. Je veut un régime présidentiel amélioré pour
une meilleure séparation des pouvoirs et
un peu plus de pouvoir à l’assemblée
nationale ».
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