lundi 16 décembre 2013

PAPA N. SENE: « Pour que le Sénégal décolle, il faut une rupture avec la France »

Par Mamadou Lamine BA  
Papa Ndiamé Sène, ancien député Sénégalais

« Si on ne contrôle pas la monnaie, on ne contrôle pas l’économie. Et par delà, la politique de crédit. Du coup, on n’a pas la main mise sur l’autonomie de la politique économique du pays. Car la monnaie c’est la liberté frappée », a affirmé Papa Ndiamé Sène, ancien député à l’assemblée nationale du Sénégal, originaire de Bambéye.

Il est pour rupture en douceur avec la France sur le franc CFA en faisant des aménagements. « C’est comme un bébé qui a un an, deux ans, on lui trouve un pantalon et une chemise. Mais à cinquante après, s’il est toujours nourri, c’est trop. C’est une caricature », déplore t-il. Il souhaite que notre pays aille plus vite dans des réformes, dans une révolution en douceur.

M. Sène déplore l’attitude capitaliste et le faux jeu des banques présentes au Sénégal. « Les banques thésaurisent, prennent l’épargne et ne participent au développement. Alors que le développement  d’un pays, c’est d’abord l’investissement, dans l’industrie, à long terme  et non au court terme ».

Il a laissé entendre que notre pays est crédible et ça ne date pas d’aujourd’hui. C’est tout un processus qui nous a valu des institutions stables depuis l’indépendance. Il se dit satisfait de « l’assainissement dans la gestion des affaires publiques entrepris par les nouvelles autorités politiques du pays ».

Les difficultés qu’il y a entre les partis et les hommes est normal, selon lui. Il les qualifie de crises de croissance, avant de prédire leur fin prochaine. « Dans dix ans, quinze ans, tous les partis que vous connaissez vont disparaitre », a-t-il soutenu. Il exhorte, en outre, aux uns et autres de faire en sorte que leur choix politique soit une vérité dans tout ce qu’ils font au quotidien.

L’ancien député trouve normal que l’assemblée n’ait aucune indépendance, justifiant que dans tous les pays du monde, « l’exécutif a toujours eu besoin d’une majorité à l’assemblée pour faire sa politique, pour sa stabilité politique ». Selon lui, le député ne peut pas couper la branche sur laquelle il est assis. « A mon temps, on a voté des choses auxquelles on ne croyait pas », rappelle t-il, souriant.  

Il souhaite que les députés soient écoutés, et que leurs préoccupations soient prises en compte. Il n’apprécie pas que les projets de loi soient votés et que les propositions de lois des députés ne passent pas. « Je ne suis pas pour un régime parlementaire. Je veut un régime présidentiel amélioré pour une meilleure  séparation des pouvoirs et un peu plus de pouvoir  à l’assemblée nationale ».

Papa Ndiamé Sène invite ses compatriotes à « agir en tant que simple citoyen ». Pour lui, chaque citoyen doit être utile à son pays, être altruiste, apporter des solutions aux besoins de son temps. « Je suis allé à l’assemblée pour avoir les moyens de réaliser mes aspirations pour le peuple  parce qu’un parlementaire doit représenter le peuple », a-t-il rappelé.  

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