Cheikh Hamidou Kane,
écrivain sénégalais, souhaite la transcription des ouvrages
dans nos langues locales.
Mieux, il prône la scolarisation des enfants africains en leurs langues pour développer
une littérature et accroitre le nombre de lecteurs. Il s'éxprimait en marge de la conférence sur la lecture, avortée, à l'Ucad II, ce jeudi. Entretien.
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| Cheikh Hamidou Kane, écrivain sénégalais |
Entretien réalisé par Mamadou Lamine BA
Quels rôles peuvent
jouer les langues nationales dans la stimulation de la lecture?
La meilleure manière possible pour sauver la lecture c’est
de poursuivre le travail qui a été entrepris depuis maintenant une cinquantaine
d’année pour moderniser, transcrire les livres dans nos langues nationales. La majeure
partie de la population dans nos pays parlent encore ces langues nationales même s’ils ne savent pas les lire et écrire. Ceux
qui lisent et écrivent langue française sont une minorité. Par contre si on
donne aux gens qui parlent Pulaar, Manding, Diola, Wolof et autres la possibilité
d’écrire et de lire dans ces langues là,
il est probable qu’à cd moment le nombre de lecteurs va s’accroitre en proportion
de la population qui s’exprime par les langues orales.
Ça passera nécessairement
par l’alphabétisation, que doit faire l’Etat ?
L’alphabétisation et la
scolarisation dans les langues nationales de la maternelle jusqu’au supérieur. Je
suis persuadé que si on faisait un effort plus important pour que les fils et
les filles des peuls apprennent à lire et à écrire en Pulaar, de même pour les
Diolas, Malinkés, etc., se développera une littérature locale beaucoup plus
importante que celle en langue française. Et les lecteurs seront plus nombreux.
A quand le prochain
ouvrage de Cheikh Hamidou Kane ?
Mon ambition, avec un certain
nombre d’autres écrivains, artistes et musiciens de dépasser l’écriture de l’Aventure
Ambigüe ou des Gardiens du Temple ou l’écriture de l’épopée de Soundjata Keita.
Avec Djibril Tamsir Niane, nous pensons qu’on peut, en utilisant le théâtre, le
cinéma, la bande dessinée, donner une meilleure connaissance des épopées telle
celle de Soundjata, la fondation de l’empire du Mali. Nous travaillons là-dessus.

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