lundi 23 décembre 2013

CULTURE: Cheikh Hamidou Kane pour des livres en langues locales

Cheikh Hamidou Kane, écrivain sénégalais, souhaite la transcription des ouvrages
Cheikh Hamidou Kane, écrivain sénégalais
dans nos langues locales. Mieux, il prône la scolarisation des enfants africains en leurs langues pour développer une littérature et accroitre le nombre de lecteurs. Il s'éxprimait en marge de la conférence sur la lecture, avortée, à l'Ucad II, ce jeudi. Entretien.

Entretien réalisé par Mamadou Lamine BA

Quels rôles peuvent jouer les langues nationales dans la stimulation de la lecture?
La meilleure manière possible pour sauver la lecture c’est de poursuivre le travail qui a été entrepris depuis maintenant une cinquantaine d’année pour moderniser, transcrire les livres dans nos langues nationales. La majeure partie de la population dans nos pays parlent encore ces langues nationales  même s’ils ne savent pas les lire et écrire. Ceux qui lisent et écrivent langue française sont une minorité. Par contre si on donne aux gens qui parlent Pulaar, Manding, Diola, Wolof et autres la possibilité d’écrire et de  lire dans ces langues là, il est probable qu’à cd moment le nombre de lecteurs va s’accroitre en proportion de la population qui s’exprime par les langues orales. 

Ça passera nécessairement par l’alphabétisation, que doit faire l’Etat ?
L’alphabétisation et  la scolarisation dans les langues nationales de la maternelle jusqu’au supérieur. Je suis persuadé que si on faisait un effort plus important pour que les fils et les filles des peuls apprennent à lire et à écrire en Pulaar, de même pour les Diolas, Malinkés, etc., se développera une littérature locale beaucoup plus importante que celle en langue française. Et les lecteurs seront plus nombreux.

A quand le prochain ouvrage de Cheikh Hamidou Kane ?
Mon ambition, avec un certain nombre d’autres écrivains, artistes et musiciens de dépasser l’écriture de l’Aventure Ambigüe ou des Gardiens du Temple ou l’écriture de l’épopée de Soundjata Keita. Avec Djibril Tamsir Niane, nous pensons qu’on peut, en utilisant le théâtre, le cinéma, la bande dessinée, donner une meilleure connaissance des épopées telle celle de Soundjata, la fondation de l’empire du Mali. Nous travaillons là-dessus. 

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